De plus en plus de Français s’équipent d’un boîtier IPTV pour accéder à des centaines de chaînes. Cette pratique, totalement illégale, les expose à des virus informatiques.
Article de CHRISTELLE BAUPIN / Consultante en cybersécurité sur LesEchos.fr
Remplacer sa box TV Bouygues, Orange ou SFR par un lecteur IPTV, c’est la nouvelle trouvaille à laquelle cèdent de plus en plus de Français. Et pour cause : celle-ci permet d’avoir accès à quelque 500 chaînes payantes et des services VOD pour une somme dérisoire.
«J’ai acheté mon boîtier sur Internet pour 65 euros auprès d’un revendeur chinois. Une fois le colis reçu, je l’ai contacté par messagerie pour avoir les codes d’accès au bouquet TV. Le service est activé pour un an, confie un utilisateur au site 01net.com. Ensuite, je peux le prolonger pour un an supplémentaire en payant 30 euros».
Dans le détail, l’IPTV (Internet Protocol Television) est un protocole de communication utilisé pour la transmission de services télévisés via une connexion Internet. Installé sur une box Android, le boîtier IPTV permet ainsi de transformer une télévision classique en télé connectée.
Jusqu’à trois ans de prisonLes heureux propriétaires de ce boîtier ignorent cependant que l’aventure peut tourner au cauchemar. D’un côté, les autorités commencent à prendre la mesure du phénomène et réagissent en conséquence. Comme le rappelle 01net.com, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a statué en avril 2017 que la vente de boîtiers configurés à des fins illicites pouvait constituer une atteinte au droit d’auteur.
Mais le visionnage de contenus piratés, «s’il est fait de manière délibérée et en connaissance de cause, peut également être considéré comme de la contrefaçon», précise le site. En France, la contrefaçon est un délit dont la sanction peut aller jusqu’à trois ans de prison et 300.000 euros d’amende.
Bloatwares et malwaresLes risques ne sont pas exclusivement juridiques. Outre la qualité souvent médiocre des flux récupérés grâce au piratage IPTV, la sécurité des utilisateurs se trouve gravement menacée. De nombreux bloatwares peuvent ainsi se cacher parmi ces applications. Il s’agit de logiciels qui ajoutent systématiquement de nouvelles fonctionnalités inutiles pour l’usager, mais qui permettent de collecter les données personnelles de ce dernier.
En outre, les box Android étant rootées , des logiciels malveillants peuvent aussi permettre à des hackers de collecter des informations sur les utilisateurs et même prendre le contrôle du boîtier à distance.
Par ailleurs, comme l’a démontré un chercheur en avril 2017, les smart TV posent un défi sécuritaire dans la mesure où celles-ci sont vulnérables aux attaques s’appuyant sur l’installation par les victimes d’applications malveillantes sur leur téléviseur. Les attaquants agissent ainsi à distance, le contact physique avec le périphérique n’étant plus indispensable. Des risques qui ne peuvent que s’aggraver lorsqu’on a recours au piratage IPTV.
Si le piratage IPTV est pour l’instant moins important en France qu’en Grande-Bretagne ou qu’aux États-Unis, la Hadopi et l’association de lutte contre la piraterie audiovisuelle (Alpa) surveillent cette nouvelle pratique comme le lait sur le feu. D’autant que les mafias numériques qui se cachent derrière ce genre de pratiques ne reculent devant rien pour engranger des profits.
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Hadopi bientôt sur le coup… bullshit ?
Source : wareziens