Comparatif clubic : quel est le meilleur navigateur web ?

Longtemps, les monopoles détenus par les pionniers de la navigation web ont déterminé les conditions et habitudes de surf des internautes. En 1994, Netscape s’empare de 75% du marché de la navigation en à peine quatre mois d’existence et ouvre la voie à la démocratisation du web. Un succès aussi fulgurant que de courte durée, alors que Microsoft commercialise Internet Explorer l’année suivante avant d’en faire une composante native à Windows 95 OSR 1 (OEM), puis de l’intégrer au shell Windows en 1997.

Choix de la rédac’ Clubic L’alternative à Chromium Le graal des power users

Brave

Mozilla Firefox

Vivaldi

  • Accessible aux internautes peu expérimentés et adapté à un public plus exigeant
  • Sécurité des données privées irréprochable
  • Volonté de s’affranchir des monopoles existants (Brave Search, Talk, News, Ads)
  • 100% développé en interne
  • Fiable, efficace, stable
  • Fonctionnalités d’optimisation de l’interface et de l’expérience utilisateur
  • Les avantages de Chrome/Google sans les inconvénients
  • Fonctionnalités très nombreuses
  • Personnalisation poussée pour les power users

Cette stratégie d’adoption forcée couplée à un meilleur respect des standards du web et à une bien maigre concurrence – à l’époque, seul Netscape peut réellement prétendre au statut de rival – propulse IE en tête des outils privilégiés pour accéder à Internet.

Après 10 ans de règne sans partage, Microsoft doit faire face à l’émergence active de nouveaux concurrents innovants et déterminés à rééquilibrer le secteur. Firefox, d’abord, qui entame sérieusement les parts de marché d’IE, Opera ensuite, moins agressif au regard de son taux d’adoption mais menaçant par sa constance et sa participation à la diversification du marché, et enfin Chrome qui, dès 2012, détrône officiellement le navigateur de Microsoft et connaît une croissance proportionnelle à l’effondrement d’IE.

La fin des années 2000 et le début des années 2010 voient également poindre de nombreux travaux portés par des noms réputés dans le monde de la tech comme Vivaldi, fondé par le co-créateur et ex-PDG d’Opera ou Brave, imaginé par l’inventeur du JavaScript, également ancien de Netscape, co-fondateur de la fondation Mozilla et ex-DG de Mozilla Corporation.

Aujourd’hui, bien que Chrome mène très majoritairement la danse, le morcellement du marché des navigateurs web offre aux internautes un vrai choix, capable de prendre en compte leur profil utilisateur, leurs habitudes, leurs exigences, leurs affinités avec telle entreprise ou tel projet. Chez Clubic, nous en avons testé six (Google Chrome, Mozilla Firefox, Microsoft Edge, Opera, Brave, Vivaldi) dont l’ergonomie, les fonctionnalités, la sécurité et les performances ont été synthétisées dans ce comparatif.

Test navigateur :

Pour renforcer votre vie privée

On l’a vu, plusieurs navigateurs embarquent désormais par défaut des bloqueurs de trackers. Certains vont plus loin en proposant l’intégration de Tor comme Brave ou un VPN, comme Opera. La vie privée peut cependant être protégée par d’autres aspects

FlowCrypt : si vous utilisez Gmail alors n’hésitez plus, installez FlowCrypt ! Cette extension permet de chiffrer les messages avec une gestion des clés publiques/privées. Mais aussi, à l’instar de Proton Mail, il est possible de sécuriser le message avec un mot de passe. Le destinataire n’utilisant pas le chiffrement PGP n’aura qu’à saisir ce dernier pour déchiffrer l’email. Cerise sur le gâteau, il y a une app sur Android. Et le service gère les emails alias.

Privacy Badger : éditée par l’Electronic Frontier Foundation, c’est la référence des outils anti-tracking pour un surf plus sécurisé. Si certains navigateurs embarque des outils similaires, ce n’est pas le cas de Google Chrome.

Une course lancée il y a près de 30 ans

À ses tous premiers balbutiements, le Web était dominé par Netscape dès le milieu des années 90. Microsoft a toutefois réussi à imposer Internet Explorer dans le courant des années 2000. Mais c’était sans compter sur l’arrivée de Google en septembre 2008. Deux ans seulement plus tard, le géant du web avait redistribué les cartes du marché en se distinguant d’emblée par un navigateur à la fois rapide, sécurisé et plus respectueux des standards.

À en juger par les chiffres de Statcounter portant sur les plateformes desktop pour le mois de juin 2022, Google Chrome truste pas moins de 66,16% de parts de marché. Microsoft Edge se trouve loin derrière en seconde position à 10,12%. Il est pourtant livré par défaut avec Windows 10 et WIndows 11. Comme quoi les habitudes ont la vie dure ! Uniquement disponible sur macOS, Safari revendique la troisième place à 9,14% devant Firefox avec un taux d’adoption de 7,66%. Au cinquième rang nous retrouvons Opera à 2,8% de parts de marché.

Si nous comptabilisons en plus les plateformes mobiles (smartphones et tablettes). Safari empiète largement sur Chrome grâce à iOS avec 19,2% de part de marché contre 64,98% chez Google. Le navigateur de Mozilla tombe à 3,26% et celui de Samsung fait soudainement son apparition (2,85%). Il se place d’ailleurs devant Opera.

Pour Microsoft, il ne suffit donc plus de proposer Edge par défaut sur Windows. Google n’hésite pas à faire la promotion de Chrome sur son moteur de recherche et avec quelque 90% de parts de marché sur ce secteur, sa base d’utilisateur a vite augmenté. Plus personne, donc, n’hésite à installer son navigateur favori. Et ils sont même de plus en plus nombreux à utiliser, deux, voire trois ou quatre navigateurs web en fonction de leurs besoins et de leurs terminaux. Sécurité, légèreté, rapidité, synchronisation des données, ils offrent des usages variés selon leurs points forts.

Pour en mesurer leurs performances, nous avons réalisé un ensemble de test avec des outils de benchmark disponibles à tous en ligne. Speedometer teste les performances générales. Basemark analyse le degré de prise en charge des nouveaux standards du web. Jetstream2 les met à mal en déterminant leur capacité à gérer les applications Web les plus riches. Mais bien évidemment, il ne s’agit ici que d’indicateurs. Selon votre configuration matérielle, votre système d’exploitation, la quantité de mémoire disponible à l’instant T et vos usages au quotidiens, un navigateur pourra réagir différemment.

Pourquoi autant de navigateurs basés sur Chromium ?

Cela ne vous aura certainement pas échappé, cette sélection présente un nombre impressionnant de navigateurs articulés autour du projet open source Chromium. Ce dernier a été publié par Google en parallèle de Google Chrome dès 2008. La firme de Mountain View implémente d’abord les nouveautés au sein de Chromium avant de les déployer dans Chrome. Elle invite par ailleurs les éditeurs tiers à en faire usage et, nous l’avons vu, à le personnaliser. Libre à eux donc d’activer ou non certaines options et d’en rajouter d’autres. Pour Chrome, Google a par exemple ajouté le codec H.264.

D’un côté Chromium permet aux éditeurs de ne pas réécrire complètement les technologies sous-jacentes à un navigateur, et notamment le moteur de rendu Blink et le moteur d’exécution Javascript V8. Puisqu’il est respectueux des standards du Web, Chromium fait donc figure de référence. Cela simplifie grandement les travaux et c’est la principale raison poussant un éditeur à en faire usage. Au travers de HTML5test.com on observe qu’ils assurent tous plus au moins le même score sur la prise en charge des standards aux alentours de 525/555.

D’un autre côté, la quasi-omniprésence de Chromium se traduit par des sites spécifiquement optimisés pour ces navigateurs. Certains risquent de ne pas être fonctionnels chez Firefox et, dans une certaine mesure, Safari (même si Blink est un dérivé de WebKit). Microsoft avait pointé ces pratiques pour son moteur EdgeHTML avant d’opter, lui-aussi, pour Chromium.

Reste à savoir si la donne changera au cours de la prochaine décennie.

Source : Clubic Auteur : Guillaume Belfiore, Chloé Claessens, Antoine Roche

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