Comparatif clubic : quel est le meilleur navigateur web ?

Google Chrome : la référence

  • Très bonnes performances
  • Simple et agréable à utiliser
  • Un navigateur bien sécurisé

Google Chrome n’a plus à prouver ses qualités de navigateurs stable, fluide, rapide, sécurisé, ergonomique et multifonctionnel. Son interface et son mode d’utilisation conviennent à tous les publics, peu expérimentés comme avertis. Des critères qui lui permettent aujourd’hui encore de dominer le marché à l’échelle mondiale, et de poursuivre un développement inspirant les nouveaux standards du web. Mais Chrome n’échappe pas à un aspect bien moins formidable : la collecte et la commercialisation des données personnelles par le navigateur qui en fait une menace sérieuse pour la vie privée des internautes, d’autant plus lorsqu’il est utilisé conjointement avec d’autres services Google. Si le respect de la confidentialité doit, pour vous, primer sur le reste, nous vous conseillons de vous tourner vers Brave ou Firefox, alternatives plus fiables et aux performances satisfaisantes.

Privilégié par plus de 65% des internautes dans le monde, on ne sait plus si Chrome s’adapte aux usages, ou s’il les façonne. Dans un cas comme dans l’autre, le navigateur s’impose comme référence en matière d’interface, de fonctionnalités et de sécurité.

Débarqué sur le marché de la navigation web en 2008, Chrome a rapidement bousculé les standards du moment pour imposer les siens. Considéré comme innovant et plus ouvert que la concurrence de l’époque, le navigateur doit une partie de son succès à des projets et technologies révolutionnaires (V8, Blink, Chromium, cycle de mises à jour rapides) attrayants pour le grand public comme pour les développeurs web.

Ergonomie

Le grand avantage de Chrome réside dans son accessibilité. La fenêtre de navigation s’articule autour d’éléments identifiables d’un seul coup d’œil, pensés pour limiter toute action superflue. On pense à l’Omnibox, introduite par Google en 2008 et reprise par la concurrence, cumulant les fonctions de barre d’adresses et de moteur de recherche. Au fil des années, cette barre de recherche unifiée s’est enrichie d’options (autocomplétions à partir de l’historique personnel et des tendances générales, intégration de Google Drive, réponses rapides sans passer par la page des résultats de la recherche) favorisant une navigation plus rapide et pertinente.

La page d’accueil / Nouvel onglet personnalisable s’adapte aux habitudes de chacun grâce aux raccourcis pointant vers des sites web fréquemment visités. La barre d’onglets participe également à créer un environnement de navigation confortable, à condition de s’astreindre à une dizaine de pages ouvertes au maximum. Chrome ne proposant d’autres affichages qu’une barre traditionnelle, la multiplication des onglets tronque les titres, au point de rendre l’ensemble illisible.

La bonne ergonomie du navigateur passe enfin par une stabilité irréprochable. Depuis 2008, Google s’est évertué à déployer, à un rythme effréné, des outils compatibles avec les standards du W3C. Une stratégie gagnante pour Google qui a rapidement su séduire les développeurs web. Aujourd’hui, Chrome ne se contente plus de suivre ces standards : il les dicte.

Fonctionnalités

Pour compléter son ergonomie bien pensée, Chrome déploie un arsenal de fonctionnalités contribuant à une expérience de navigation plus aboutie.

La connexion au compte Google – non obligatoire – fait partie des fonctions fondatrices du navigateur. Utile pour retrouver ses données de navigation sur plusieurs appareils (historique, saisies enregistrées, favoris, onglets ouverts), l’option outrepasse son rôle de synchronisation basique pour se fondre dans l’ensemble de l’écosystème Google. On parle ici des applications Google (Drive, Gmail, Meet, Agenda, etc.), mais également d’Android et du Play Store. Le compte facilite par ailleurs le partage de pages web d’un smartphone vers un autre écran (desktop ou mobile) grâce à la fonctionnalité Partager > Envoyer à vos appareils.

Autre morceau important : les efforts fournis pour une gestion des onglets optimisée en dépit des défauts susmentionnés. Disponible depuis 2021 seulement, le regroupement des onglets par catégories et par couleurs organise et clarifie enfin les barres surchargées. À cette option s’ajoute le renommage de fenêtre qui crée artisanalement des espaces de travail thématiques bien distincts.

De manière générale, Chrome s’attache à déployer un environnement de navigation multifonctionnel. Les options de productivité sont nombreuses (lecteur de PDF intégré, listes de contenus à lire plus tard, vidéo PiP, création de lien à partir de texte en surbrillance) et accueillent régulièrement de petites fonctionnalités discrètes, mais toujours bienvenues. En cas d’outils manquants, les internautes trouvent des alternatives sur le Chrome Web Store. Attention, toutefois, aux extensions frauduleuses, dysfonctionnelles et/ou obsolètes.

Sécurité

Outre les ajouts de fonctionnalités et les corrections de bugs, le cycle de mise à jour rapide dont dépend Chrome contribue à renforcer la sécurité du navigateur qui corrige toujours rapidement les failles de sécurité détectées, limitant leur plage d’exploitation. En parallèle, Google n’hésite pas à participer à des programmes du Bug Bounty tels que Pwn2Own afin de traquer les éventuelles vulnérabilités passées entre les mailles du filet.

La sécurité de Chrome repose par ailleurs sur un certain nombre de technologies activement développées. On pense à l’isolation des sites, garantes de la protection des données confidentielles (un site A ne peut jamais accéder aux informations saisies sur un site B, et réciproquement), ou encore à l’outil Check-up Sécurité capable de détecter les mots de passe trop faibles, réutilisés et/ou figurant dans des bases de données piratées.

Si menace pour la vie privée il y a, elle ne provient pas tant de l’extérieur que de l’intérieur. On rappelle que Chrome appartient à Google, segment d’Alphabet Inc. dont le modèle économique repose à plus de 80% sur les revenus publicitaires (209,5 milliards de dollars sur un chiffre d’affaires total de 256,7 milliards de dollars en 2021). Ce commerce de données personnelles se révèle d’autant plus lucratif qu’il résulte bien souvent du croisement d’informations issues d’autres services de l’écosystème Google (Gmail, Search, Drive, YouTube, etc.), processus permettant d’identifier clairement un internaute, de dresser son profil détaillé, de lui proposer des annonces très ciblées et de lui suggérer des contenus correspondant strictement à ses centres d’intérêt / d’opinion.

Performances

Les benchmarks réalisés à la rédaction placent Chrome en très bonne position au regard de ses performances. Dans la pratique, le navigateur est effectivement rapide et fluide, qu’importe le nombre d’onglets ouverts. Une stabilité qu’il doit en partie au sandboxing de ses onglets – en cas de crash, seul plante l’onglet en difficulté, et non le navigateur tout entier.

On lui reproche cependant une consommation souvent excessive de la RAM, en fenêtre active comme en arrière-plan, et ce dès le premier onglet ouvert.

Avis

En près de quinze ans d’existence, Chrome est devenu la référence de la navigation web. S’il connaît aujourd’hui encore un succès important et stable auprès d’un public très hétérogène, c’est parce que son évolution s’est inscrite dans un cercle vertueux : respect des standards, attrait des développeurs, participation à l’élaboration des nouveaux standards. Son interface et sa base technologique font aujourd’hui figure de modèle pour la plupart de ses concurrents qui s’en inspire ouvertement, voire les intègrent totalement. On retrouve chez Chrome toutes les fonctionnalités attendues d’un tel monstre du web, génériques comme spécifiques, adaptées aux habitudes et exigences de navigation de chacun.

Mais cette excellence se monnaie à prix d’or, celui des données personnelles des internautes que Google collecte et revend sans se cacher pour nourrir plus de 80% de son chiffre d’affaires.

Laisser un commentaire