Très Haut Débit : le VDSL2 en approche !

Qu’est-ce que le VDSL2 ?

Le protocole de transmission de données VDSL (Very high speed Digital Subscriber Line) est basé sur les mêmes principes généraux que le bien connu ADSL. Comme lui, il se contente de la paire de cuivre d’une ligne téléphonique classique pour transporter les informations, sans interférer avec la voix. La deuxième version de ce protocole, judicieusement appelée VDSL2, a été finalisée en 2005. Conçue dès le départ pour supporter les usages Internet les plus intensifs (notamment la vidéo HD), grâce à l’utilisation d’un spectre de fréquences plus large, cette norme permet d’atteindre théoriquement jusqu’à 250 Mbit/s à la source.

 

Debit VDSL2
Sur des courtes distances, le VDSL2 (ici en profil 17a) offre des performances drastiquement supérieures à l’ADSL.

Naturellement, plus on s’éloigne de cette dernière, moins le débit est élevé. Au bout de 500 mètres, il faut se contenter de 100 Mbits théoriques, et on tombe à 50 Mbit/s au premier kilomètre. Des valeurs encore bien supérieures à ce qu’on atteint avec de l’ADSL classique, ou même de l’ADSL2+ (qui culmine à 25 Mbits/s à la source). En revanche, au-delà du kilomètre et demi le VDSL2 ne présente plus aucun intérêt et finit même par faire moins bien que les protocoles concurrents. De plus, il convient de relativiser ces performances théoriques, car il existe huit profils VDSL2 différents, qui n’offrent pas tous les mêmes débits.

 

 

Profil Fréquence (MHz) Nombre de porteuses Fréquence des porteuses Puissance (dBm) Débit descendant max (Mbit/s)
8a 8.832 2048 4.3125 +17.5 50
8b 8.832 2048 4.3125 +20.5 50
8c 8.5 1972 4.3125 +11.5 50
8d 8.832 2048 4.3125 +14.5 50
12a 12 2783 4.3125 +14.5 68
12b 12 2783 4.3125 +14.5 68
17a 17.664 4096 4.3125 +14.5 100
30a 30 3479 8.625 +14.5 200

 

Parmi ces huit profils, seuls les sept premiers ont été autorisés par l’Arcep. Les internautes français doivent donc d’ores et déjà faire une croix sur le 200 Mbit/s, et peuvent espérer bénéficier au maximum de 100 Mbit/s. Ce nombre n’est pas sans rappeler celui qu’on associe souvent à la fibre optique qui, dès lors, se trouve en concurrence directe avec le VDSL2. Du moins sur le premier kilomètre. Pour tous les usagers peu éloignés du DSLAM, le VDSL2 s’impose en effet comme une alternative idéale à la fibre, puisque la plupart des box modernes sont déjà compatibles avec la norme.

 

Freebox Révolution
Chez la plupart des opérateurs, les box les plus récentes sont compatibles VDSL2.

Du coup, le passage au VDSL2 se fait de manière transparente et automatique, et l’on peut du jour au lendemain bénéficier d’une connexion quatre fois plus rapide. Du côté des opérateurs, le choix du VDSL2 est également intéressant puisque, contrairement à ce qu’il se passe avec la fibre, il n’y a pas à engager de gros et coûteux travaux de génie civil. Il suffit d’équiper les NRA avec du matériel compatible VDSL2. Seulement voilà, cette bonne opération est loin de pouvoir concerner tout le monde.

 

Arcep VDSL2

 

Du fait de l’absence du profil 30a et des performances pratiques nécessairement moins élevées que les chiffres théoriques, le VDSL2 n’est en réalité plus intéressant que l’ADSL qu’avec des lignes de cuivre de moins d’un kilomètre. Problème : selon l’Arcep, seuls 16,3 % de la population se retrouvent dès lors concernés. Le VDSL2 est donc une technologie qui s’adresse essentiellement à des internautes déjà privilégiés, tandis que la fibre est susceptible (au moins techniquement si ce n’est économiquement) de changer la vie d’un nombre de personnes bien plus important. Pour augmenter la portée du VDSL2, il reste tout de même la solution des NRA-Med (Montée en Débit), anciennement appelés NRA-ZO (Zone d’Ombre).

 

VDSL2

 

 

Le principe de ces NRA secondaires consiste à installer des DSLAM près des sous-répartiteurs (SR) France Telecom, initialement dévolus à la téléphonie analogique. Ainsi, la source Internet se rapproche des usagers. Le VDSL2 peut alors concerner plus de monde. Mais l’opérateur historique est le seul à pouvoir intervenir sur cette partie du réseau et des travaux de génie civil peuvent être nécessaires. D’autant plus que le passage par des sous-répartiteurs équipés avant 2005 ne fonctionne tout simplement pas. Dans ces conditions, le VDSL2 perd une partie de ses avantages face à la fibre.

 

Source : clubic.com publié par Fabien Pellegrini

Laisser un commentaire